Enrubannage et météo : adapter ses pratiques selon les saisons

17

Les pratiques agricoles évoluent en fonction des conditions climatiques pour garantir une meilleure production. L’enrubannage, une méthode de conservation du fourrage, ne fait pas exception. En été, les températures élevées permettent un séchage rapide, mais exigent une attention particulière pour éviter la fermentation excessive. En hiver, l’humidité et le froid ralentissent ce processus, mais présentent le défi de protéger les balles des moisissures.

Les agriculteurs doivent constamment ajuster leurs techniques pour maximiser la qualité du fourrage. Une bonne gestion de l’enrubannage selon les saisons assure non seulement une alimentation optimale pour le bétail, mais aussi une meilleure rentabilité.

A lire en complément : Fleur Lidl : astuces pour des paeonia lactiflora resplendissantes

Comprendre l’enrubannage et ses avantages

L’enrubannage est une méthode de conservation de fourrage qui consiste à envelopper hermétiquement les balles de foin avec plusieurs couches de film plastique. Cette technique permet de préserver la qualité nutritionnelle de l’herbe en créant une barrière hermétique empêchant l’oxygène d’entrer. Elle crée ainsi un environnement anaérobie favorable à la fermentation.

Le film plastique utilisé doit être résistant et étirable, appliqué uniformément et suffisamment serré pour garantir une étanchéité optimale. L’enrubannage convient à tous types de fourrage et est privilégié dans de nombreux élevages car il permet de limiter les pertes en matière sèche lors de la récolte.

Lire également : Sélectionner le treillis adéquat pour une clôture harmonieuse

Pour un enrubannage réussi, le taux de matière sèche (MS) du fourrage doit être entre 60 % et 75 %. Ce taux garantit une fermentation adéquate et une conservation optimale du fourrage. Les balles peuvent être rondes ou carrées, selon le matériel utilisé et les préférences des exploitants.

Les avantages de l’enrubannage sont multiples :

  • Réduction des pertes de matière sèche
  • Amélioration de la qualité nutritionnelle du fourrage
  • Flexibilité dans la gestion des récoltes et des stocks

Cette méthode est particulièrement adaptée aux conditions météorologiques variables, permettant une meilleure gestion des périodes de récolte et de conservation du fourrage. En ajustant les pratiques d’enrubannage selon les saisons, les agriculteurs peuvent maximiser les bénéfices de cette technique et assurer une alimentation de qualité pour leur bétail.

Adapter l’enrubannage selon les saisons

Les conditions météorologiques jouent un rôle essentiel dans le choix du moment idéal pour l’enrubannage. Au printemps, l’herbe est généralement plus tendre et riche en nutriments. Il faut anticiper les périodes de pluie pour éviter que le fourrage ne soit trop humide. Une coupe précoce permet de garantir un taux de matière sèche adéquat, entre 60 % et 75 %, pour une fermentation optimale.

En été, la chaleur et la sécheresse peuvent accélérer le processus de séchage de l’herbe. Veillez à ne pas laisser le fourrage trop longtemps au soleil, ce qui pourrait entraîner des pertes en matière sèche et une diminution de la qualité nutritionnelle. Une coupe en fin de matinée suivie d’un enrubannage rapide est souvent recommandée.

En automne, les conditions sont souvent plus humides, rendant le séchage du fourrage plus complexe. Privilégiez les jours sans pluie et surveillez attentivement le taux de matière sèche. Une coupe en fin de journée, lorsque l’herbe est moins humide, peut être bénéfique.

En hiver, l’herbe est souvent moins abondante et de moindre qualité. L’enrubannage à cette période doit être bien planifié pour éviter les pertes et assurer une conservation optimale du fourrage. Des balles plus petites peuvent faciliter la gestion et le stockage.

  • Printemps : anticiper les pluies, coupe précoce.
  • Été : éviter le séchage excessif, enrubannage rapide.
  • Automne : surveiller l’humidité, choisir les jours secs.
  • Hiver : planification rigoureuse, balles plus petites.

Choisir le bon matériel et les techniques adaptées

Pour réussir l’enrubannage, le choix du matériel est fondamental. Les presses-enrubanneuses combinées permettent de presser et d’enrubanner en une seule opération, assurant ainsi une efficacité maximale. Ces machines compactes sont particulièrement adaptées pour les grandes exploitations où le gain de temps est essentiel.

Les presses indépendantes, en revanche, nécessitent une enrubanneuse séparée. Bien que cette méthode soit plus lente, elle offre une flexibilité accrue, notamment pour les exploitations de taille moyenne. Les presses à balles rondes sont idéales pour l’enrubannage en continu, tandis que les presses à balles carrées conviennent mieux à l’enrubannage individuel.

Le choix du film plastique est aussi déterminant. Utilisez un film résistant et étirable qui crée une barrière hermétique autour de la balle de fourrage. Ce film doit être appliqué uniformément et suffisamment serré pour empêcher l’oxygène de pénétrer. Cela crée un environnement anaérobie favorable à la fermentation, préservant ainsi la qualité nutritionnelle de l’herbe.

Ajustez le nombre de couches de film plastique en fonction des conditions météorologiques et de la saison. En période humide, augmentez le nombre de couches pour renforcer la protection contre l’humidité. En été, une épaisseur moindre peut suffire, à condition que le film soit bien appliqué.

  • Presse-enrubanneuse combinée : gain de temps.
  • Presse indépendante : flexibilité accrue.
  • Film plastique : barrière hermétique, application uniforme.
  • Couches de film : ajustez selon la saison.

enrubannage saisonnier

Les erreurs à éviter et les bonnes pratiques

Lors de l’enrubannage, quelques erreurs peuvent compromettre la qualité du fourrage. Philippe Mondelet, conseiller machinisme à la chambre d’agriculture de Haute-Saône, insiste sur l’importance de respecter certaines règles pour éviter ces écueils.

Évitez de presser des balles trop humides ou trop sèches. Le taux de matière sèche (MS) doit se situer entre 60 % et 75 %. Un taux trop bas favorise la prolifération de moisissures, tandis qu’un taux trop élevé réduit la fermentation, compromettant ainsi la conservation.

Ne négligez pas l’étanchéité du film plastique. Une application incorrecte du film peut introduire de l’oxygène, perturbant le processus de fermentation. Utilisez un film de qualité, appliquez-le uniformément et serrez-le suffisamment pour créer une barrière hermétique.

Adoptez les bonnes pratiques pour optimiser la qualité de votre fourrage :

  • Contrôlez régulièrement l’état des balles : vérifiez l’absence de trous ou déchirures sur le film plastique.
  • Stockez les balles à l’abri des rongeurs et des oiseaux : ces nuisibles peuvent percer le film, introduisant de l’oxygène.
  • Privilégiez une zone de stockage ombragée : cela limite les variations de température et préserve la qualité nutritionnelle du fourrage.

Philippe Mondelet rappelle aussi que la formation des opérateurs est essentielle. Une bonne compréhension des techniques d’enrubannage permet d’éviter les erreurs courantes et d’assurer une conservation optimale du fourrage. Pour cela, n’hésitez pas à suivre des formations spécifiques proposées par les chambres d’agriculture.